Félix Gaffiot
Félix GAFFIOT (1870 - 1937) Docteur es Lettres
"Il faut étudier le latin comme un moyen de formation intellectuelle, comme une discipline de l'esprit..."
Félix GAFFIOT est né le 27 septembre 1870, à Liesle où son père cumulait les fonctions d’instituteur et de secrétaire de mairie. Il n'a que 13 ans lorsque son père décède en laissant une très nombreuse famille. Une bourse du Conseil municipal lui permit de poursuivre de brillantes études de sciences et de lettres à Besançon. Professeur à Pont-à-Mousson, au Puy, puis à Clermont-Ferrand, il se consacra à lire et annoter des textes de littérature latine ; il soutint une thèse en Sorbonne en 1906. C’est à partir de cette thèse qu’il devint un maître incontesté de la langue latine pour laquelle il "a lutté toute sa vie avec une passion et un culte, avec la foi d’un apôtre..." (discours funèbre de M. Galletier, recteur d’Académie) En 1910, il publia "Une méthode de langue latine", puis il fut appelé comme Maître de conférences à la Sorbonne où il resta 17 ans comme professeur sans chaire. Lors de la grande guerre, vieux soldat de la classe 90, il partit sur le front comme officier auxiliaire de santé. Durant l'hiver 1915, il contacta, dans les boues de l'Argonne, une pneumonie infectieuse. Il fut soigné au Val-de-Grâce, se remit au latin et la librairie Hachette lui confia l’exécution d’un dictionnaire latin-français. Il entreprit tout de suite cette tâche sans négliger son travail de professeur. Tout en préparant ses élèves à la licence, il rédigeait ses fiches; une pour chaque mot. Il y en avait, dit-on, plus d’un quintal lorsqu’il quitta son domicile de Bourg-la-Reine, en 1927, date à laquelle il est écarté de la chaire de la Sorbonne qui raisonnablement lui était due. Il obtint la chaire de latin qui était vacante à la Faculté de Besançon. Sa vie se partagea alors entre Liesle et Besançon pour poursuivre le travail de son dictionnaire en alternance avec les soins à son jardin, ses fleurs, ses rosiers et sa cave. En 1932, il reçut les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur. Nommé Doyen de la faculté de Besançon en 1933, il le restera jusqu'à sa retraite. "Élu doyen par ses pairs conquis, il fut réellement l’une des personnalités marquantes du Besançon de l’entre deux guerres dont il porta la renommée bien au-delà des frontières..." (René Pelletier, un de ses anciens élèves) |
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021